L’une des trois pistes privilégiées dès les premières heures de l’enquête
est celle de l’Irak. « L'idée, c'est de se dire : est-ce qu'on peut faire un lien entre les meurtres et les origines irakiennes des victimes ? », précisait Éric Maillaud, procureur de la République à Annecy, en charge de l’affaire à l'époque. « La question se pose de savoir si ceux qui se trouvent actuellement à la tête du patrimoine du père en Irak n’avaient pas intérêt à ce que les deux frères al-Hilli disparaissent », expliquait le procureur Maillaud.
Une commission rogatoire internationale, permettant d’étendre l’enquête dans un autre pays, a été adressée à l’Irak en novembre 2012, en vue d’obtenir des informations à ce sujet. Les enquêteurs veulent
« faire un point précis » sur les activités professionnelles des al-Hilli sur place, les conditions dans lesquelles ils ont quitté l'Irak et l'origine de leur patrimoine.
Le 29 octobre 2012, le tabloïd allemand Bild affirme que Saad al-Hilli avait accès à un compte bancaire de l’ancien parti irakien Baas de Saddam Hussein. L’information proviendrait d’une source des services de renseignements allemands (BND). « Cela fait des dizaines d'années que
le BND surveille les transactions financières entre l'Occident et l'Irak »
a précisé cette source. Mais le bureau d'information a refusé tout commentaire à l’AFP et Éric Maillaud a démenti tout échange d'information entre les services de renseignement allemands et les gendarmes français.
Il est compliqué de savoir aujourd’hui si la commission rogatoire en Irak
a été correctement mise en place. D’ailleurs, le procureur a reconnu qu'« il était difficile de travailler avec ce pays de manière fiable ».