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En avril 2013, Patrice Menegaldo est interrogé pendant deux heures par les enquêteurs de la Section de recherche de Chambéry en tant que connaissance de Sylvain Mollier, comme des dizaines d’autres personnes. Placé sous le statut de témoin assisté, aucune charge n’est retenue contre lui au terme de cette audition de routine. Les enquêteurs ne trouvent finalement  aucun mobile et les traces ADN retrouvées sur les lieux ne correspondent pas au sien.

 

La piste est pourtant relancée le 3 juin 2014 lorsque l’homme, alors âgé de 50 ans, se donne la mort par arme à feu. Dans une longue lettre posthume d’environ sept pages, il évoque l’interrogatoire et se dit perturbé depuis. Il précise par ailleurs que ce suicide ne constitue en aucun cas un aveu de sa part et réaffirme n’avoir rien à voir avec le meurtre.

 

Divergences de points de vue

 

Mais pour les médias britanniques, le mal est fait : l’ancien légionnaire est considéré comme le suspect idéal. Qualifié « d’ex-soldat endurci », il connaissait Sylvain Mollier, son épouse et avait même fréquenté sa sœur. Le 25 mai 2015, le Daily Mirror met en lumière le suicide de Patrice Menegaldo. Le tabloïd britannique reprend des propos délivrés par Eric Maillaud, à l'époque procureur de la République d’Annecy, en conférence de presse. Celui-ci a affirmé que Patrice Menegaldo était « au sommet de la liste des suspects ». Le lendemain, le procureur se défend d’avoir désigné l’ancien légionnaire. Le procureur tient ce discours au micro d’Europe 1 : « J’ai simplement dit que ce suicide m’intriguait, mais pas que son auteur pouvait être considéré comme un suspect. »

 

Outre-Manche, on se dédouane de toute responsabilité. Pour le journaliste Tom Parry, ces médias n’ont pas lancé de fausses pistes. « Je crois que le procureur en France n’était pas prêt pour avoir autant de journalistes présents sur place à Annecy. Il a sûrement dit plus de choses qu’il n’aurait dû dire mais la responsabilité ici n’est pas celle de la presse anglaise ! »


Concernant le traitement de l’information, Tom Parry pointe une vraie différence entre les principaux journaux français et les médias anglais. « Le lendemain du drame, je me souviens que tous les journaux régionaux français ne faisaient pas la Une dessus, contrairement à nous ici . Cette histoire a intéressé les gens dans tout le pays et même jusqu’aux Etats-Unis ou en Australie. Cela est impensable d’écrire cette histoire après les choses de la vie normale. »

Un ex-légionnaire suspecté, le coupable idéal pour les médias britanniques

Un ex-légionnaire suspecté,

le coupable idéal pour les médias britanniques

Alors que l’enquête sur la tuerie de Chevaline piétine, la piste d’un tueur local est privilégiée par les enquêteurs. Ils estiment que la cible principale du meurtre serait Sylvain Mollier, poussant ainsi les gendarmes à s’intéresser à ses connaissances et à un certain Patrice Menegaldo. Si la piste est rapidement écartée par les autorités, les médias britanniques, eux, s’y accrochent.

En avril 2013, Patrice Menegaldo est interrogé pendant deux heures par les enquêteurs de la Section de recherche de Chambéry en tant que connaissance de Sylvain Mollier, comme des dizaines d’autres personnes. Placé sous le statut de témoin assisté, aucune charge n’est retenue contre lui au terme de cette audition de routine. Les enquêteurs ne trouvent finalement  aucun mobile et les traces ADN retrouvées sur les lieux ne correspondent pas au sien.

 

La piste est pourtant relancée le 3 juin 2014 lorsque l’homme, alors âgé de 50 ans, se donne la mort par arme à feu. Dans une longue lettre posthume d’environ sept pages, il évoque l’interrogatoire et se dit perturbé depuis. Il précise par ailleurs que ce suicide ne constitue en aucun cas un aveu de sa part et réaffirme n’avoir rien à voir avec le meurtre.

 

Divergences de points de vue

 

Mais pour les médias britanniques, le mal est fait : l’ancien légionnaire est considéré comme le suspect idéal. Qualifié « d’ex-soldat endurci », il connaissait Sylvain Mollier, son épouse et avait même fréquenté sa sœur. Le 25 mai 2015, le Daily Mirror met en lumière le suicide de Patrice Menegaldo. Le tabloïd britannique reprend des propos délivrés par Eric Maillaud, à l'époque procureur de la République d’Annecy, en conférence de presse. Celui-ci a affirmé que Patrice Menegaldo était « au sommet de la liste des suspects ». Le lendemain, le procureur se défend d’avoir désigné l’ancien légionnaire. Le procureur tient ce discours au micro d’Europe 1 : « J’ai simplement dit que ce suicide m’intriguait, mais pas que son auteur pouvait être considéré comme un suspect. »

 

Outre-Manche, on se dédouane de toute responsabilité. Pour le journaliste Tom Parry, ces médias n’ont pas lancé de fausses pistes. « Je crois que le procureur en France n’était pas prêt pour avoir autant de journalistes présents sur place à Annecy. Il a sûrement dit plus de choses qu’il n’aurait dû dire mais la responsabilité ici n’est pas celle de la presse anglaise ! »


Concernant le traitement de l’information, Tom Parry pointe une vraie différence entre les principaux journaux français et les médias anglais. « Le lendemain du drame, je me souviens que tous les journaux régionaux français ne faisaient pas la Une dessus, contrairement à nous ici . Cette histoire a intéressé les gens dans tout le pays et même jusqu’aux Etats-Unis ou en Australie. Cela est impensable d’écrire cette histoire après les choses de la vie normale. »

Alors que l’enquête sur la tuerie de Chevaline piétine, la piste d’un tueur local est privilégiée par les enquêteurs. Ils estiment que la cible principale du meurtre serait Sylvain Mollier, poussant ainsi les gendarmes à s’intéresser à ses connaissances et à un certain Patrice Menegaldo. Si la piste est rapidement écartée par les autorités, les médias britanniques, eux, s’y accrochent.