Une fois sur place, les TIC locaux entament le dégel de la scène de crime, mais après leurs premières constatations, ils réalisent la complexité du massacre. Par manque de temps et de personnel compétent pour passer la scène au crible, les experts demandent du renfort. À 20h15, devant le caractère exceptionnel des faits, le procureur de l’époque, Éric Maillaud, demande alors l’aide de l’IRCGN.
Installé en région parisienne, l’Institut dispose de plus de matériels spécifiques et adaptés. Selon un article de Libération, trois « TIC » ont alors été héliportés sur les lieux à 22 heures, soit six heures après la découverte du massacre. Ces derniers ont immédiatement poursuivi le dégel de la scène de crime et référencé tous les indices laissés sur place.
Pour Philippe Esperança, ancien de l'IRCGN, la grande leçon à retenir est qu'il faut avant tout vérifier l’état des victimes et porter secours si besoin. Il estime également que cela n’a pas été le cas à Chevaline, par peur de polluer la scène.
« Porter secours est l’énorme priorité, avant même l’analyse criminalistique. Cette analyse a pris tellement d’ampleur qu’ils en ont oublié l’essentiel : secourir les " éventuels survivants " qui se trouvaient encore sur les lieux avant le gel de la scène de crime. » Environ deux heures plus tard, une seconde petite fille vivante est découverte prostrée dans la voiture, sous les jupes de sa mère.
Cependant, Éric Maillaud dément catégoriquement un manquement des premiers gendarmes dans la procédure de vérification de l’état des victimes. Selon lui, les gendarmes ont réagi immédiatement en prenant le pouls des victimes dans le véhicule. Cependant, aucun indice ne permettait de laisser présager qu’une seconde petite fille se trouvait dans la voiture.