Ingénieur en aéronautique, Saad al-Hilli a travaillé pour plusieurs entreprises spécialisées dans la conception de satellites. De quoi interroger les enquêteurs.
En 2001, Saad al-Hilli lance Shtech, sa propre entreprise de conseils.
C'est via Shtech que Saad travaillait avant son assassinat pour Surrey Satellites Technology Limited (SSTL). Cette entreprise, propriété en partie d'EADS, travaille sur des dossiers militaires et sécuritaires. Saad avait-il en sa possession des données confidentielles ? La piste d'un possible espionnage industriel est analysée par les enquêteurs. Un article du journal britannique The Telegraph datant du 9 septembre 2012 écarte pourtant rapidement cette hypothèse, relayant les propos « d'amis et collègues » de Saad al-Hilli pour lesquels le travail de l’Anglais était
« routinier et pas secret ».
Pourtant, lors d'une conférence de presse donnée le 6 septembre 2013,
le procureur de la République d’Annecy de l'époque, Éric Maillaud, remet au goût du jour la piste : « Saad al-Hilli avait en sa possession beaucoup plus de données que son seul emploi ne le justifiait. […] Son entreprise travaillait pour de nombreux États étrangers. […] Qui dit États étrangers
et espionnage industriel peut aussi indiquer l'intervention de services secrets. » Le procureur avait cependant tempéré ses propos : « Pour l'instant, on nous dit que tout ça n'avait pas de véritable valeur
marchande. »
À ce jour, la piste n'a pas connu de nouveau rebondissement, et semble avoir été mise de côté par les autorités.