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Le calibre 7,65 mm est décrit comme obsolète par les experts. Les enquêteurs s’orientent vers deux armes: un pistolet ancien, de la première moitié du XXe siècle ou un Scorpion CZ61, seul pistolet-mitrailleur à utiliser le 7.65 mm.

« Le CZ Scorpion est une arme moderne, tchécoslovaque, mais beaucoup plus traçable », décrit Hadrien Neumayer, armurier et collectionneur, membre

de l’Union française des amateurs d’armes.

Une piste écartée par les enquêteurs le 12 novembre. L’IRCGN (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale) livre ses conclusions.

Les impacts de balles, les trajectoires de tir et les fragments de la crosse retrouvés sur le sol, montrent qu’il s’agit d’un Parabellum P 06. Une arme de poing semi-automatique, utilisée entre 1900 et 1949 par les officiers de l’armée suisse et fabriquée à moins de 60 000 exemplaires. Un pistolet rare, difficile à maîtriser et très loin des standards habituellement utilisés dans ce genre d’affaires.

 

Le choix de l’arme

 

« Je ne vois pas l’intérêt d’utiliser un P 06 qui a sept ou huit cartouches et qui est moins efficace qu’une arme moderne, comme des Glock ou des Beretta en 9 mm, capables de contenir quinze balles », évoque Fabrice Margaillan, journaliste au Dauphiné libéré, à Grenoble. Les experts de l’IRCGN ont retrouvé 25 douilles sur le parking du Martinet (certains avancent le nombre de 21, mais ce chiffre a été démenti). Or, le Parabellum P 06 ne peut contenir que huit balles dans son chargeur, plus une dans la chambre (endroit où la cartouche est percutée, avant d’être propulsée dans le canon) : « Cela veut dire que le tueur avait au moins trois chargeurs pleins, voire un quatrième. Dans la mesure où c’est une arme ancienne, ce n’est pas forcément facile d’avoir à sa disposition autant de chargeurs », précise le fait-diversier. Hadrien Neumayer estime le temps de rechargement de l’arme entre cinq et six secondes: « Mais il faut être assez aguerri, et encore

une fois il faut que tout soit prêt, que tout ce passe bien ».

Finalement, l’utilisation d’une telle arme pourrait être expliquée par la volonté

de brouiller les pistes. « S’il a été acheté de main à main, elle est quasiment intraçable », ajoute l’armurier.

 

La provenance de l’arme  

 

À la fin de leur engagement, les soldats suisses ont conservé leurs P 06 ou

sa version suivante, le P 06/29. Depuis, les précieux calibres sont restés chez leurs propriétaires, passant de génération en génération. Cependant, certains

ont été vendus à des collectionneurs et des amateurs d’armes.

Des ventes informelles qui empêchent de savoir avec exactitude le nombre de Parabellum P 06 et  P 06/29 actuellement en circulation. Il est aujourd’hui possible d’obtenir ce type d’arme en France.

Classée en catégorie B- semi-automatique, elle nécessite une autorisation préfectorale délivrée aux licenciés de club de tireur. En Suisse, il est plus simple de s’en procurer. Si le Parabellum P 06 fut l’arme utilisée dans la tuerie

de Chevaline, il est possible que le tueur ait fait un déplacement au delà

de la frontière helvétique pour s’en procurer un.

Suivant cette piste, les enquêteurs ont contacté de nombreux collectionneurs suisses. Paul Regnier est l’un d’eux. Il a été interrogé par la gendarmerie comme témoin : « Le juge a voulu savoir comment une arme comme celle-ci pouvait arriver en France. Il y en a qui se balade dans la nature, il y en a qui sont

volées … C’est une arme de tiroir », indique-t-il.

 

Le profil du tueur

 

Les victimes ont été abattues de deux balles dans la tête. Une technique appelée

« double tap » et souvent employée chez les tueurs professionnels. Mais ces derniers se servent généralement d’armes beaucoup plus efficaces. Les analyses de terrain réalisées par l’IRCGN décrivent un meurtrier très mobile, répétant les allers-retours entre chaque victime pour les achever. Un manque d’organisation qui, pour certains observateurs, est une preuve d’amateurisme. Éric Maillaud, procureur de la République d'Annecy en poste au moment des faits, avait même évoqué dans le Parisien la piste d’un tueur fou : « L’absence de mobile identifié, l’extrême violence de ce crime et le nombre important de munitions laissées par le tireur nous ont poussé à orienter l’enquête vers le milieu des armes et des personnes souffrant de troubles psychiatriques. »

 

Les multiples pistes de l'arme du crime

Les multiples pistes de l'arme du crime

L’arme du crime se retrouve au centre de l’enquête dès

le lendemain de la tuerie.

Les enquêteurs s’appuient sur les 25 douilles trouvées sur le lieu du crime pour déterminer le profil du tueur et l’arme utilisée. Seule certitude: le calibre des balles est de 7.65 millimètres. Un indice

qui laisse les enquêteurs devant plusieurs énigmes.

 

Le calibre 7,65 mm est décrit comme obsolète par les experts.

Les enquêteurs s’orientent vers deux armes: un pistolet ancien,

de la première moitié du XXe siècle ou un Scorpion CZ61, seul pistolet-mitrailleur à utiliser le 7.65 mm.

« Le CZ Scorpion est une arme moderne, tchécoslovaque, mais beaucoup plus traçable », décrit Hadrien Neumayer, armurier et collectionneur, membre de l’Union française des amateurs d’armes.

Une piste écartée par

les enquêteurs le 12 novembre. L’IRCGN (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale) livre ses conclusions. Les impacts de balles,

les trajectoires de tir et les fragments de la crosse retrouvés sur le sol, montrent qu’il s’agit

d’un Parabellum P 06. Une arme de poing semi-automatique, utilisée entre 1900 et 1949 par les officiers de l’armée suisse et fabriquée à moins de 60 000 exemplaires. Un pistolet rare, difficile à maîtriser et très loin des standards habituellement utilisés dans ce genre d’affaires.

 

Le choix de l’arme

 

« Je ne vois pas l’intérêt d’utiliser un P 06 qui a sept ou huit cartouches et qui est moins efficace qu’une arme moderne, comme des Glock ou des Beretta en 9 mm, capables de contenir quinze balles», évoque Fabrice Margaillan, journaliste au Dauphiné libéré,

à Grenoble. Les experts de l’IRCGN ont retrouvé 25 douilles sur le parking du Martinet (certains avancent le nombre de 21, mais ce chiffre a été démenti).

Or, le Parabellum P 06 ne peut contenir que huit balles dans son chargeur, plus une dans la chambre (endroit où la cartouche est percutée, avant d’être propulsée dans le canon) : « Cela veut dire que le tueur avait au moins trois chargeurs pleins, voire un quatrième, dans la mesure où c’est une arme ancienne, ce n’est pas forcément facile d’avoir à sa disposition autant de chargeurs », précise le fait-diversier.

Hadrien Neumayer estime le temps de rechargement de l’arme entre cinq et six secondes: « Mais il faut être assez aguerri, et encore une fois il faut que tout soit prêt, que tout ce passe bien ». Finalement, l’utilisation d’une telle arme pourrait être expliquée par la volonté de brouiller les pistes.

« S’il a été acheté de main à main, elle est quasiment intraçable », ajoute l’armurier.

 

La provenance de l’arme  

 

À la fin de leur engagement,

les soldats suisses ont conservé leurs P 06 ou sa version suivante,

le P 06/29. Depuis, les précieux calibres sont restés chez leurs propriétaires, passant de génération en génération.

Cependant, certains ont été vendus à des collectionneurs et des amateurs d’armes. Des ventes informelles qui empêchent de savoir avec exactitude le nombre

de Parabellum P 06 et  P 06/29 actuellement en circulation.

Il est aujourd’hui possible d’obtenir ce type d’arme en France.

 

Classée en catégorie

B- semi-automatique, elle nécessite une autorisation préfectorale délivrée aux licenciés de club de tireur. En Suisse, il est plus simple de s’en procurer.

Si le Parabellum P 06 fut l’arme utilisée dans la tuerie de Chevaline, il est possible que le tueur ait fait un déplacement au delà de la frontière helvétique pour s’en procurer un. Suivant cette piste, les enquêteurs ont contacté de nombreux collectionneurs suisses. Paul Regnier est l’un d’eux. Il a été interrogé par la gendarmerie comme témoin :

« Le juge a voulu savoir comment une arme comme celle-ci pouvait arriver en France. Il y en a qui se balade dans la nature, il y en a qui sont volées … C’est une arme de tiroir », indique-t-il.

 

Le profil du tueur

 

Les victimes ont été abattues de deux balles dans la tête. Une technique, appelée « double tap », souvent employée chez les tueurs professionnels. Mais ces derniers 

se servent généralement d’armes beaucoup plus efficaces. Les analyses de terrain réalisées par l’IRCGN décrivent un meurtrier très mobile, répétant les allers-retours entre chaque victime pour les achever. Un manque d’organisation qui, pour certains observateurs, est une preuve d’amateurisme. Éric Maillaud, procureur de la République d'Annecy en poste au moment des faits, avait même évoqué dans le Parisien la piste d’un tueur fou :

« L’absence de mobile identifié, l’extrême violence de ce crime et le nombre important de munitions laissées par le tireur nous ont poussé à orienter l’enquête vers le milieu des armes et des personnes souffrant de troubles psychiatriques. »

 

L’arme du crime se retrouve au centre de l’enquête dès le lendemain de la tuerie. Les enquêteurs s’appuient

sur les 25 douilles trouvées sur le lieu du crime pour déterminer le profil du tueur et l’arme utilisée. Seule certitude: le calibre des balles est de 7.65 millimètres. Un indice qui laisse les enquêteurs devant plusieurs énigmes.