Laurent : la dernière personne à avoir vu la famille en vie
Deux ouvriers maçons travaillent ce jour-là, sur un chalet au bord de la route de la Combe d’Ire, lorsque la voiture de la famille al-Hilli monte en direction du parking du Martinet. Alors en pleins travaux de rénovation, Laurent, un des deux ouvriers, déclare quelques jours après le drame que le père de famille leur a fait un signe de la tête. Dans une entrevue à RTL, il témoigne : « Il nous a fait un bonjour ou un merci, parce qu'on travaille au bord de la route et qu'on est obligé de se pousser quand une voiture passe. »
Il a également estimé que les membres de la famille al-Hilli « n'avaient pas l'air stressés ; pour [lui], c'était des touristes qui se baladaient ». Interrogé par la gendarmerie, son témoignage permet de confirmer que la famille anglaise n’était pas suivie : « À part le break des Anglais, c’est tout ce qui est monté. Sinon, on l’aurait vu », assure-t-il toujours à la radio. Laurent avoue également ne pas avoir entendu les coups de feu, à cause notamment du bruit puissant du marteau-piqueur qu’il utilisait au même moment.
Franck et son fils : deux des rares personnes à avoir entendu les coups de feu
Tout près des maçons, un autre témoin indirect est présent non loin du parking, sur la route de Marceau. Franck, paysagiste à Doussard, est alors en train de tailler une haie lorsqu’il entend des coups de feu. Selon un article du JDD.fr,
il aurait déclaré : « Je me suis dit : " c’est bizarre, la chasse n’est pas encore ouverte. Ce doit être des gars en train de tester leurs fusils avant l’ouverture ". » Son fils Melvin les entend également. Au guidon de sa moto, l’adolescent de 15 ans à l’époque est alors avec des amis dans le bois. Il affirme avoir entendu « quand même beaucoup » de coups de feu, mais ne s’est pas affolé pour autant, habitué à côtoyer des chasseurs dans la forêt.
Philippe : le deuxième témoin sur les lieux
Philippe avait 41 ans au moment des faits. Témoin essentiel pour les enquêteurs et la presse au début de l’affaire, il a prévu de passer plusieurs jours à la montagne accompagné de deux amies. Il remonte la route forestière en voiture quand il croise William Brett Martin, cycliste britannique et témoin clé de la tuerie, un peu avant 16h.
« Il m’a expliqué difficilement, dans un mauvais français, qu’il y avait eu un drame un peu plus haut », explique alors Philippe au Parisien. William Brett Martin « cherchait à prévenir les secours », mais ne pouvait pas le faire lui-même. Le Savoyard suit alors le Britannique jusqu’au parking du Martinet, et découvre le quadruple assassinat. « J’ai tout de suite compris. Je me suis rapproché de la voiture. […] Il n’y avait pas un signe de vie », se souvient-il.
En se retournant, Philippe remarque alors une petite fille au sol, et tente de la faire réagir en tapant dans les mains, sans succès. « Pour moi, elle était morte », déclare-t-il. N’ayant pas de réseau téléphonique, il redescend sur le chemin et appelle ensuite les pompiers qui arriveront une dizaine de minutes plus tard. Mais les deux témoins se demandent alors si le ou les tueurs sont encore sur place. « Nous ne savions pas si nous étions seuls ou pas, […] si nous prenions des risques. » Rassurés par l’arrivée des secours, Philippe et ses deux amies sont conduits à la gendarmerie, où leurs témoignages sont enregistrés. Il déclare alors n’avoir « rien entendu et croisé personne, ni voiture, ni moto ».