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Un groupe d'ouvriers employés de Cézus, filiale d'Areva, quitte l'usine à 13h30. Le complexe Ugitech terne se confond avec le ciel orageux. Les employés sont courtois, mais impatients. Ils se pressent tous la même direction. À l'évocation de « Chevaline », les réactions varient mais aboutissent presque toujours au même résultat : ils esquivent.
Tandis qu'un homme méfiant prend son collègue par l’épaule pour l'emmener ailleurs, Toufik ressasse le jour de la mort de son collègue : « C'est un gars de la bande qui me l'a appris, par téléphone. J'étais triste, surpris et choqué. Je voyais Sylvain tous les jours depuis quinze ans. On nous a mis des psychologues, je ne les ai pas vus, je préférais ne pas en parler », confie-t-il, un peu ému.
Cette bande d'une quinzaine « d'anciens », est constituée depuis vingt ans. Si, après la mort du cycliste, le personnel de Cézus a été vraiment bousculé, Toufik assure qu'avec le temps, l'atmosphère s'est détendue : « Pendant deux semaines, tout le monde ne parlait que de ça. Aujourd'hui, nous en parlons librement entre nous. Même si on n'oublie pas Sylvain, l'aspect macabre de l'affaire s'est un peu atténué ».
L’impossible deuil
Un quinquagénaire s'arrête net lorsqu'il entend le nom de son défunt ami. Son visage change. Il assure que ce sentiment est loin d'être unanime, surtout pour les proches de Sylvain Mollier : « On est toujours affectés. Le fait que l'affaire ne soit pas élucidée empêche sa famille de faire son deuil correctement », lâche-t-il, secoué.
Ce membre de la « bande des anciens » préfère rester anonyme, et affirme qu'il en sera de même pour les treize autres : « Je n'ai pas envie de trahir la famille en parlant aux journalistes. Je travaille avec lui depuis le début et je sais que personne ne voudra parler. On ne veut pas rouvrir la plaie », renchérit-il. Discret et silencieux face aux médias, l'entourage du chaudronnier n'oublie pourtant pas : « Quand je vais courir par là, je ne peux pas vous dire qu'en voyant le panneau de Chevaline, je ne pense pas à Sylvain. »
Un groupe d'ouvriers employés de Cézus, filiale d'Areva, quitte l'usine à 13h30. Le complexe Ugitech terne se confond avec le ciel orageux. Les employés sont courtois, mais impatients. Ils se pressent tous dans la même direction. À l'évocation de « Chevaline », les réactions varient mais aboutissent presque toujours au même résultat : ils esquivent.
Tandis qu'un homme méfiant prend son collègue par l’épaule pour l'emmener ailleurs, Toufik ressasse le jour de la mort de son collègue : « C'est un gars de la bande qui me l'a appris, par téléphone. J'étais triste, surpris et choqué. Je voyais Sylvain tous les jours depuis quinze ans. On nous a mis des psychologues, je ne les ai pas vus, je préférais ne pas en parler », confie-t-il, un peu ému.
Cette bande d'une quinzaine « d'anciens », est constituée depuis vingt ans. Si, après la mort du cycliste, le personnel de Cézus a été vraiment bousculé, Toufik assure qu'avec le temps, l'atmosphère s'est détendue. « Pendant deux semaines, tout le monde ne parlait que de ça. Aujourd'hui, nous en parlons librement entre nous. Même si on n'oublie pas Sylvain, l'aspect macabre de l'affaire s'est un peu atténué. »
L’impossible deuil
Un quinquagénaire s'arrête net lorsqu'il entend le nom de son défunt ami. Son visage change. Il assure que ce sentiment est loin d'être unanime, surtout pour les proches de Sylvain Mollier : « On est toujours affectés.
Le fait que l'affaire ne soit pas élucidée empêche sa famille de faire son deuil correctement », lâche-t-il, secoué.
Ce membre de la « bande des anciens » préfère rester anonyme, et affirme qu'il en sera de même pour les treize autres. « Je n'ai pas envie de trahir la famille en parlant aux journalistes. Je travaille avec lui depuis le début et je sais que personne ne voudra parler. On ne veut pas rouvrir la plaie », renchérit-il. Discret et silencieux face aux médias, l'entourage du chaudronnier n'oublie pourtant pas : « Quand je vais courir par là, je ne peux pas vous dire qu'en voyant le panneau de Chevaline, je ne pense pas à Sylvain. »
Vu de l'usine de Cézus, entreprise industrielle du groupe nucléaire Areva. © Charlotte Machado.
Vu de l'usine de Cézus, entreprise industrielle du groupe nucléaire Areva. © Charlotte Machado.